Après 6 mois d’entretien de poil d’hiver, d’entraînement tartiflette et de vin chaud party en tout genre, il était temps de rechausser les crampons.
En guise de premier raid de la saison afin de s’échauffer, l’asso a décidé de punir certains de ses éléments en les envoyant en Suisse Normande, petit coin de France aux 1001 patates.
Réveil à 5h… C’est tôt…C’est trop tôt… C’est beaucoup trop tôt… Eh oh !! Je suis fonctionnaire… Rendez-vous chez Nico 30 min plus tard où ce n’est pas moins de 6 autres raid-oxers ou presque que je retrouve la tête dans le c… Eux aussi ? Ils sont fonctionnaires ? … En train de tenter d’arrimer une remorque de 15 m de long à un camion… Quand je disais que c’était beaucoup trop tôt.
Le cirque Pinder et sa ménagerie sont prêts à décoller… Et à l’heure.
Bah Hervé… On n’attend pas Patr… Hervé… Tonton Hervé a décidé de se la jouer dissident en grattant 1h de sommeil en faisant la route en solo… Il boude ? L’odeur testeronnée (et je suis poli) de l’habitacle le gêne ? Non ! Décalage d’une heure entre les 2 distances proposées en ce samedi sportif tout simplement.
On est large… Manu au volant et aux platines… Ça discute… Ça échange… Ca chambre… Ca fait connaissance avec Fabrice et Éric, les petits nouveaux, embarqués dans l’expédition pour l ‘occasion … L’ambiance est bonne…
2 demi-tours périlleux dans les lacets du vallon normand et une dépose VTT plus tard, on arrive à destination… Et en entier… A la base de Clécy, là où il fait bon vivre.
On claque rapidement la bise aux visages connus avant de récupérer nos dossards et c’est déjà le temps du briefing.
Course au score sur 6h avec plus de 70 balises à pointer… “Infaisable” nous préviens l’orga… Vu le palmarès de Thibault le speaker… Bah bizarrement, on le croit… Ça va être chaud en ce matin frisquet.
Transfert en car pour un départ déporté à Pont d’Ouilly (là où il fait bon vivre certainement aussi) non sans un dernier adieu à nos 4 compères restés sous l’abri-bus en vue de la plus petite des boucles du jour… Une larme perle sur la joue de Steph que ses rides forgées par les embruns bretons de la baie de Crozon tentent de retenir… Vous auriez du le voir dans ce petit blouson bleu raid-ox… J’en frisonne encore…
Mais trêve de poésie, place aux enragés de la forêt, aux furieuses des pistes vertes, et surtout place à la 1ère CO urbaine, sorte de mise en jambe et en confiance avant la section canoë de 8.5km.
Et vogue la galère… Manu et Gui sont dans un bateau… Gui tombe à l eau… Qui qui c’est qui reste… Premier barrage… De travers… 1 homme à la mer au bout de 300 m de navigation… La matinée va être fraîche pour l’un d’entre nous… L’autre, anticipant le naufrage en se jetant lâchement sur le maudit récif la carte générale à la main préalablement récupérée… C’est pas joli, joli mais l’honneur est sauf et la map aussi.
Petite leçon retenue qui fera passer les 4 autres sauts sans encombre.
Je ne sais pas si c’est dû au régime de Manu ou à notre légendaire coordination mais, pour une fois, l’embarcation semble légère et glisser comme sur le cul d’une poule… Le plaisir n’est pas loin…. On se paie même le luxe de dépasser 3 équipes… Comme quoi, tout arrive… Bon, on se fera doubler à notre tour par 3 autres binômes… Rabat-joie.
On retrouve nos vélos errant au milieu de la campagne pour un choix d’itinéraire VTT qui est sensé déterminer l’ordre des ateliers proposés du jour : labyrinthe escarpé – CO vallonnée – run and bike en coteaux – mémo pentue – “petit” trail qui grimpouille pour terminer – et le tout entrecoupé d’une petite quarantaine de kilomètres de cyclo où le dernier pignon ne suffit pas toujours.
Simple… Basique.
Tactiquement… On prend toutes les balises en section pédestre et on en lâche sur la partie nord du parcours.
Simple… Basique.
1er carrefour… Tout le monde part à droite… Instinctivement, on part à…. Gauche… Plus de 50 équipes au départ et on réussit à passer la journée quasiment seul… Trop fort… Ah c’est sûr, on est pas emmerdé par la foule des grands soirs, ni par celle des petits matins … Personne devant… Personne derrière… Et surtout personne pour nous voir peiner au pied et à pied de chaque montée de col… Y en a partout… Je crois qu’ils nous les ont toutes faites.
Questionnement existentiel : Hormis le plaisir d’avoir mal et de déboucher sur des paysages loin d’être dégueus… Y a t il un intérêt à pousser autant le 2 roues alors qu’on est sur une VTT’O… Vous avez 3h.
Les kilomètres défilent au ralenti… Le moindre fanion orange est cher… Il est soit dans un trou dont il faudra s’extirper, soit sur une bosse qu’il faudra gravir… On est en mode slow motion… Morpheus n’est pas loin… Pas grave, on avance quand même… On était prévenu et c’est ça qu’on aime.
Il est déjà 14h… Plus que 1h… Money time… Moment choisi par la chambre à air et par le genou de Manu pour se faire la malle… L’alerte enlèvement est déclenchée pour retrouver cette rotule définitivement perdue sur le trail final… Qu’importe, il en a une deuxième.
Le retour au camp de base par les marches du viaduc déjà croisées à l’aller se fera à cloche pied et 10 min avant le gong.
On y retrouve Nico et Hervé (top 10) ainsi que David et Steph revenus de leur périple de 4h en zone viking des panoramas pleins les yeux.
On félicite nos acolytes du jour, Fabrice et Éric, tout en espérant les avoir tartines au classement 😉 Le Raid-Ox est chaleureux et sympa mais il est un peu compétiteur.
Comme diront certains et fidèles lecteurs : “Ca c’est joué à la pédale”. 56-57km «uniquement» pour 1200m de dénivelé positif «seulement».
Les 2 équipes terminent dans Ia première moitié tableau mais «la vérité l’essentiel était peut être ailleurs pour nous» (Chris Carter ou presque).
Il y aura de la revanche dans l’air à l’Aziraid dans 3 semaines… La rumeur court que les équipes seraient mixées… Le match ayant déjà commencé avec ce concours de crampes sur le chemin de retour.
Merci à l’orga et aux bénévoles pour ce parcours exigeant mais magnifique aux cimes et aux plateaux relevés (ça nous arrange de dire ça).
Merci à Captain Manu, comme d’hab.
Merci à l’asso Raid-Ox 72 et aux comparses du jour.
Et Merci maman.
Pensées pour Julien Leborgne pour qui ce raid était dédié.
Gui
